Demandez aux autorités ivoiriennes de mettre un moratoire sur les expulsions forcées et d’octroyer une indemnisation juste et une relocalisation adéquate aux personnes affectées.

Entre janvier et juin 2024 plusieurs milliers de personnes ont été expulsées des quartiers de Gesco, Boribana, Banco 1 et Abattoir. Ces opérations de démolition et de déguerpissement se sont faites sans consultations et notifications préalables des habitants qui ont été lourdement impactés du jour au lendemain. Certains ont perdu leur travail, propriété et dans le cas des enfants ; leur école sapant ainsi les droits à un logement et à l’éducation. Agissez maintenant pour demander aux autorités ivoiriennes de prendre des mesures urgentes pour proposer des solutions d’indemnisation et de relogement en consultation avec les populations affectées.

Quel est le problème ?  

L’absence de concertations et notifications préalables aux destructions et expulsions   

En janvier 2024, le gouvernement ivoirien a lancé des opérations de démolition de plusieurs quartiers d’Abidjan considérés comme des zones à risque d’inondation. Amnesty International a pu visiter ces quatre quartiers affectés : Gesco, Boribana, Banco 1 et Abattoir entre le 7 et le 19 juin 2024 et s’est entretenue avec plusieurs familles victimes. Selon les estimations des autorités locales et d’ONG, plus de 34 000 familles sont concernées par ces expulsions forcées.  Les familles interrogées ont à l’unanimité dit ne pas avoir été consultées préalablement ni reçu de notification avant la démolition de leurs biens et propriétés conformément aux Principes de base et directives sur les expulsions et les déplacements liés au développement et ceci malgré la possession d’Arrêtés de Concession Définitif (ACD) par certains d’entre eux.

Le droit à l’éducation violé   

La violation du droit à l’éducation a également été constatée au cours de ces expulsions. Assita était élève en classe de 4ème au groupe scolaire Cha-Hélène, une école privée reconnue par l’État, située à Gesco qui accueillait près de 800 élèves. Elle est déscolarisée depuis les destructions du 19 février 2024. « Notre maison et mon école ont été cassées. J’ai été obligée d’aller vivre chez ma tante à Songon, environ 23 km, et j’ai dû abandonner l’école. »  Comme Assita, plusieurs centaines d’élèves ont vu leurs études compromises à cause des expulsions.

Les indemnisations préalables et le relogement

Les pertes et dommages occasionnés par ces démolitions et déguerpissement ont été énormes pour les populations affectées. Des entrepreneurs, pères et mères de familles ont perdu subitement leurs moyens de subsistance sans qu’aucune alternative ne leur soit offerte pour les soulager. Dans le quartier de Gesco où les enclos et bassins de pisciculture ont été démolis, les pertes sont estimées à 650 000 000 FCFA par l’association des fermiers.  Konima, une des leurs, a perdu un investissement de 10 000 000 FCFA qu’elle avait emprunté à la banque. Malgré les mesures annoncées depuis mars 2024 par les autorités la plupart des personnes touchées attendent d’être relogées et de bénéficier d’indemnisations adéquates à la hauteur des pertes subies.

Que pouvez-vous faire pour aider ? 

Il est impératif que les autorités ivoiriennes respectent leurs engagements en matière de droits humains et mettent en place un moratoire pour empêcher que d’autres expulsions n’aient lieu tout en offrant des mesures d’indemnisation adéquates aux populations affectées.  Signez la pétition maintenant pour demander la mise en place d’un moratoire sur les expulsions forcées en Côte d’Ivoire et l’octroi d’indemnisation juste et de relocalisation adéquate pour les populations affectées.